Certains patients ne sont pas non plus candidats à la chirurgie en raison de leurs attentes. Certains patients s’attendent à ce que leur densité retrouve l’épaisseur qu’elle avait avant le début de la chute des cheveux. C’est rarement le cas (bien que, dans certaines situations, les techniques modernes de transplantation capillaire puissent donner l’impression d’être très proches de la densité élevée qu’ils avaient auparavant). Parfois, les candidats à l’opération ne souhaitent qu’une seule intervention chirurgicale et ne veulent pas toujours revenir au cabinet du chirurgien. Bien que cela puisse être une réalité pour un patient présentant une perte de cheveux stable, de nombreux patients présente encore le risque de perdre des cheveux pendant plusieurs années et peuvent avoir besoin d’autres interventions chirurgicales à l’avenir afin de maintenir une haute densité capillaire, et ainsi réussir à conserver la même apparence sur la durée.

Enfin, certains patients ne sont tout simplement pas en assez bonne santé globale pour subir une opération. Un patient souffrant d’hypertension artérielle non contrôlée ne pourra pas en principe être opéré. Ces patients peuvent voir augmenter leur tension artérielle encore plus haut pendant l’opération et risquent de saigner abondamment. Un patient souffrant d’un trouble de la coagulation peut également ne pas être éligible à la greffe de cheveux, à moins que ce trouble ne puisse être corrigé.

Il existe un certain nombre de contre-indications relatives au cuir chevelu des candidats à la greffe capillaire. Certains de ces problèmes peuvent même ne pas être évidents lorsque le cuir chevelu est examiné par le médecin.

Pour être sûr qu’il n’y a pas de contre-indication relative au cuir chevelu du patient, il est très important de vérifier la rapidité de la perte de cheveux. Le candidat idéal pour une greffe de cheveux est un patient dont la densité capillaire est relativement stable. Si la densité change d’une semaine à l’autre, il est malheureusement évident que ce patient ne sera pas un bon candidat à l’opération. Même une densité qui change d’un mois à l’autre est préoccupante. Il est donc primordial que la personne qui souhaite procéder à une implantation de cheveux atteigne un seuil dit “peu préoccupant” dans l’évolution de sa calvitie. L’on considère en général que cette limite est de 6 mois : un patient qui perd ses cheveux de manière visible à des intervalles de 6 mois doit faire l’objet d’une évaluation plus approfondie. Cette vitesse de perte peut certainement se produire chez certains patients atteints d’alopécie androgénétique, mais ce n’est pas la vitesse typique.

La plupart des patients qui perdent leurs cheveux ont des démangeaisons de temps en temps. Les patients présentant des démangeaisons fréquentes, en particulier des démangeaisons modérées ou sévères, doivent faire l’objet d’un examen approfondi afin d’exclure un trouble sous-jacent du cuir chevelu. La plupart du temps, la cause est une dermatite séborrhéique ou un psoriasis, qui n’est pas en soi une contre-indication à la chirurgie. Cependant, certains cas de lichen planopilaris peuvent imiter presque parfaitement la dermatite séborrhéique ; il faut donc toujours penser à cette possibilité si un patient présente des démangeaisons quotidiennes d’intensité modérée à sévère. Les patients présentant une sensation de brûlure et une sensibilité du cuir chevelu doivent susciter davantage d’inquiétude que les démangeaisons, car ces symptômes sont moins fréquents dans la dermatite séborrhéique typique ou le psoriasis. Les patients présentant des brûlures et une sensibilité du cuir chevelu doivent être examinés par un dermatologue et il convient d’envisager sérieusement une biopsie du cuir chevelu. Même si le diagnostic s’avère être une affection non cicatrisante, les patients souffrant de brûlures du cuir chevelu peuvent constater que leur brûlure s’aggrave avec la chirurgie. Il faut faire preuve d’une extrême prudence avant de procéder à une intervention chirurgicale.

L’augmentation de la rougeur du cuir chevelu est un signal d’alarme important. Il convient de différencier la vivacité de l’inflammation, selon si le cuir chevelu présente une couleur rouge plus ou moins intense. Plus le degré de rougeur du cuir chevelu augmente, plus il est probable qu’une biopsie du cuir chevelu soit effectuée. La plupart des cuirs chevelus faiblement rouges seront toujours éligibles à la chirurgie après le retour des résultats de la biopsie ; peu de cuirs chevelus rouge vif seront cependant des candidats potentiels à la chirurgie après le retour de la biopsie.

Il est important pour le médecin d’apprécier l’augmentation de la chute quotidienne des cheveux. Le nombre réel n’a pas d’importance et trop de médecins et de patients se concentrent sur le fait que le nombre soit supérieur ou inférieur à 100. En réalité, si un patient a l’impression de perdre beaucoup plus de cheveux qu’auparavant, il doit envisager une évaluation détaillée avant de passer à la chirurgie. Idéalement, un patient atteint de calvitie doit d’abord rechercher des pistes de traitements médicamenteux avant d’envisager l’opération, ne serait-ce que pour stabiliser la vitesse de chute. Des tests sanguins pour le fer, la thyroïde, l’hémoglobine et éventuellement d’autres tests sont obligatoires pour tout patient présentant une perte importante de cheveux. L’importance du diagnostic préalable à la greffe de cheveux ne doit pas être minimisée.

Enfin, il existe un certain nombre de questions à poser aux candidats à l’opération, pour que le chirurgien parvienne à déterminer si le patient est touché par une contre-indication relative à un cas d’alopécie fibrosante frontale et les cas les plus subtils d’alopécie cicatricielle centrifuge centrale (ACCC). L’alopécie fibrosante frontale (AFF) est de plus en plus fréquente et passe facilement inaperçue à ses débuts. Les personnes de 40 à 60 ans qui ont perdu récemment la densité de leurs sourcils et/ou leurs poils corporels, ainsi que celles qui ont perdu leurs poils latéraux des deux côtés, doivent être considérées comme atteintes d’une AAF jusqu’à ce qu’un bilan complet soit effectué. Bien sûr, toutes ces personnes ne sont pas atteintes d’AFA, mais cette règle simple a permis à de nombreux chirurgiens d’interrompre l’opération d’une patiente qu’ils auraient autrement manquée.

Enfin, toutes les personnes ayant des cheveux afrotexturés et qui envisagent une transplantation de cheveux dans la partie centrale du cuir chevelu doivent subir une biopsie avant de procéder à l’intervention chirurgicale afin d’exclure une alopécie cicatricielle centrifuge centrale (ou ACCC). C’est une règle simple, mais la fréquence à laquelle l’ACCC est identifiée est étonnamment élevée. Les examens préalables à l’opération sont absolument nécessaires pour déterminer la possibilité ou non de procéder à une implantation de cheveux.

Certaines choses qu’un patient peut faire ou ne pas faire après une transplantation peuvent entraîner des résultats sous-optimaux. Un patient qui se frotte par erreur la tête sous la douche le deuxième jour ou qui se réveille au milieu de la nuit pour se gratter toute la tête va forcément perdre des greffons. Le résultat 9 mois plus tard sera ainsi beaucoup moins satisfaisant… On sait que d’autres facteurs, comme le tabagisme ou la consommation excessive d’alcool, sont associés à une moins bonne survie des greffons. En outre, un patient en mauvaise santé, par exemple un patient dont l’hypertension est mal contrôlée, risque davantage d’avoir des saignements postopératoires et de voir le greffon ” sauter “.
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Dans certains cas la santé du cuir chevelu ne permet pas une bonne croissance des cheveux transplantés. Certains cuirs chevelus saignent beaucoup en postopératoire, ce qui provoque un éclatement des greffons et le délogement de nombreux greffons. Certains cuirs chevelus, comme dans le cas d’une greffe de cheveux réalisée chez un patient présentant une alopécie cicatricielle inactive, peuvent ne pas saigner suffisamment pendant et après la greffe. Cela traduit une mauvaise irrigation sanguine et une probabilité plus élevée de mauvaise croissance. Le développement d’une nouvelle alopécie cicatricielle telle que le lichen planopilaire en postopératoire peut également avoir un impact sur la survie des greffons. De la même manière, une poussée importante d’un psoriasis sous-jacent d’un patient aura un impact sur la croissance des cheveux du cuir chevelu.

Dans certains cas, la façon dont le médecin et/ou son équipe ont effectué les différentes étapes de la procédure opératoire peut diminuer les chances de survie des cheveux transplantés. Il existe de nombreuses étapes dans une procédure de greffe de cheveux où une étape mal exécutée peut compromettre les résultats ; il peut s’agir d’erreurs dans la manière dont les greffons ont été prélevés sur la zone donneuse, d’erreurs dans la manière dont les greffons sont stockés à l’extérieur du corps ou encore d’erreurs dans la manière dont les greffons sont remis dans le cuir chevelu. Privilégiez des chirurgiens avec de bons avis, sondez les retours de vos amis qui ont aussi tenté une greffe, surveillez leur résultat sur le long terme avant de vous engager à votre tour! Et surtout après avoir sauter le cap, restez bien alerte sur de petites sensations inhabituelles ou un changements de l’aspect de votre peau ou des cheveux.
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